Si vous avez suivi quelques articles lors de la croissance de pépette, vous savez qu’elle a été allaitée. Pour ceux qui le découvrent, vous le savez aussi maintenant. Nous avons eu des moments un peu galère, il faut l’avouer, puis au fil des mois tout s’est mis en place. Et malgré quelques aventures, nous avons tenu bon, jusqu’au sevrage, que ma fille a décidé d’elle-même.
25 mois et des brouettes d’allaitement maternel
Pour commencer, il faut revenir en arrière, lors de la grossesse. Je n’avais qu’une idée en tête : allaiter ma fille au sein. Je ne voulais pas lui donner de biberon, mais lui donner le plus naturel et le meilleur pour elle. Peut-être (et probablement) car je n’ai pas pu connaître cette expérience de mon côté. Nous sommes donc partis à la maternité sans un biberon, sans conserve de lait en poudre. RIEN. NADA. Juste mes nénés et le futur bébé. Le voyage a commencé, en version montagnes russes.
Je me suis dit, trois mois, puis six, puis neuf, puis, on verra bien. C’est ainsi que nous avons passé les mois, avec les tétées nutritives et les tétées de réconfort, de confort. Mine de rien, ces dernières comptent très souvent. J’ai réellement vécu cette expérience comme une fierté, une force, et le regard des gens me poussait à leur montrer qu’une maman qui allaite son enfant, c’est naturel et non malsain ou vulgaire. Sans pour autant sortir les deux micro-miches en simultané en terrasse d’un café.
Nous sommes passées d’une quinzaine (oui oui) de tétées à la journée, à trois ou quatre en journée et une ou deux la nuit. Puis deux à trois en journée et une la nuit, ce rythme étant resté tel quel pendant les derniers mois. Elle prenait le sein le matin, le midi, le soir, et une fois dans la nuit. Elle avait son rythme. Et son sein. Car au fil des mois, elle a eu des préférences tantôt pour un côté tantôt pour l’autre. Sans pouvoir comprendre pourquoi.
Puis, un jour, elle ne voulait plus prendre le midi. Puis ensuite, elle a aussi annulé les rendez-vous tétées du matin remplacer par de simples câlins. Il ne restait que la tétée confort du soir avant de dormir. Puis, un jour sur deux, puis sur trois, puis plus rien.
Un sevrage naturel mené par l’enfant
Nous avons donc tenu vingt cinq mois et des brouettes avant de terminer notre aventure lactée, mais je suis déjà très fière de notre chemin. Maintes personnes m’ont conseillé de la sevrer plus tôt, de décaler de moi même les tétées. Mais… J’ai écouté… Sans faire car cela ne me convenait pas. Je ne voulais pas aller contre les besoins de ma fille. Car non, une tétée n’est pas un caprice, n’est pas futile, elles sont toujours utiles à l’enfant pour une quelconque raison, et peuvent s’avérer très bénéfiques comme en cas de gastro chez un bébé de treize mois, par exemple.
J’ai donc pris la décision de la laisser faire. De laisser ce petit-être avancer à son rythme. Comprendre d’elle-même qu’un câlin peut apporter autant de réconfort qu’une tétée confort. D’elle-même je dis bien. Sans rien impacter. Et puis, au fil des jours, comme dit plus haut, c’est elle qui a commencé à espacer. Bien sûr, je me suis retrouvée quelques fois légèrement engorgée. Ce qui m’a coûté quelques petites gênes au petit matin lorsque les tétées de nuit étaient zappées. Alors au début, je désengorgeais, pour soulager et laisser la production se maintenir. Mais au fil du temps, j’ai compris qu’elle commençait son sevrage.
Alors, au lieu de stimuler la production, j’ai laissé libre court à toute cette vie lactée. Tout ce circuit fabuleux qu’est le corps humain, le corps d’une femme. J’ai laissé ma production baisser, j’ai laissé ma production se tarir comme on dit. Tout comme les premières productions, il faut du temps au corps pour s’habituer, et quelques petits tiraillements subsistaient ci et là. Pourtant, tout a retrouvé son quotidien (on ne peut pas vraiment dire place, ça, il a fallu encore plus de temps).
Si j’ai un conseil à vous donner par rapport à toute notre aventure, c’est d’être à l’écoute de votre enfant. S’il se détourne du sein, ne surtout pas le forcer. Les dialogues aussi portent leurs fruits. Je demandais à pépette si elle était sûre de ne pas vouloir le sein, je lui disais que c’était son choix et qu’on ferait un câlin à la place. Dans le plus de bienveillance possible.
Maintenant, à trois ans et demi, lorsque je regarde en arrière, je sais que j’ai fait des erreurs, et que tout n’a pas toujours été parfait dans notre aventure lactée, mais je suis heureuse que ce soit mon enfant qui est pris la décision d’arrêter de prendre le sein, sans influence de ma part. Parfois, elle me demande encore si j’ai du lait dans mes nénés, ou demande si elle a du lait dans les nénés. Elle comprend l’allaitement, sans pour autant demander pour essayer. Juste une curiosité, une envie d’en apprendre plus. De dire « moi quand j’étais bébé je buvais le lait là *en montrant mes seins* ».
C’est une aventure très particulière qui nécessite d’être à l’écoute de son enfant. Que ce soit à travers les premiers ou les derniers instants. C’est l’enfant qui détermine le rythme, les envies et le temps d’un allaitement. Bien sûr le sevrage induit n’est pas une faute, loin de là, souvent provoqué par une reprise du travail, ou d’autres raisons. Et il va de soi de respecter les différents sevrages. Mais le naturel est quand même le plus doux pour l’enfant, et permet une prise de conscience que l’enfant grandit à son rythme et fait ses propres choix.