Souvenez-vous, c’était il y a fort longtemps, je vous dressais un premier bilan sur l’allaitement maternel après quatre mois. Enfin, ce n’était pas vraiment il y a si longtemps, mais ça peut quand même sembler long. Je finissais mon bilan en espérant pouvoir continuer d’allaiter jusqu’à six mois et peut-être pendant la diversification. Et voilà, on a dépassé la barre de la première année d’allaitement.
Si l’allaitement est magique et que je fais tout pour que ça continue, nos aventures lactées ne sont pas toutes glorieuses et héroïques. Parfois, un vilain dragon se dresse sur notre chemin, et il nous faut patience et courage pour s’en défaire. Mais après tout, c’est faisable. La preuve, je baisse toujours les bras pour tout, mais l’allaitement maternel, j’ai tenu bon.
Il y a les bons jours…
Ceux où les tétées se déroulent sans anicroche, ceux où le rythme de pépette semble régulier. Et dans ces jours là, l’allaitement est vraiment un plaisir. Nos tétées sont des moments à la fois nutritifs, hydratants, réconfortants, apaisants, et complices. Parfois, elle se prend à interrompre la tétée pour me regarder, papoter quelques trucs, puis vite vite revenir au sein. J’apprécie nos moments, et même la nuit. Même si je suis à plat, je me sens quand même heureuse de pouvoir lui donner le meilleur.
Ces jours-là, en général, pépette est plutôt de bonne humeur, elle prend bien la tétée, elle mange bien ses repas à côté, elle joue, elle parle, elle trotte. Donc en fait, on pourrait dire que tout roule. D’ailleurs, elle n’aime pas le changement, et retrouver sa routine lui fait du bien. C’est même avec plaisir qu’elle profite de sa tétée au réveil le matin, et surtout en rentrant de chez la nounou, puis au réveil de la sieste, puis après le bain, puis la nuit. Bon parfois, elle peut en rater par-ci, par-là. Mais en tout cas, celle du retour de chez la nounou, elle s’impatiente le temps que je rentre la poussette et que je nous prépare pour se jeter sur moi. Ces jours-là, j’aime allaiter si paisiblement.
… Et puis il y a les mauvais jours
Car oui, si l’allaitement a un côté magique, il a un autre côté bien plus sadique. Crevasses, mastite, engorgements, muguet, on peut rencontrer toute sorte d’embuches physiques chez maman, en général provoquer par un défaut chez bébé tel qu’une mauvaise position, un frein de langue ou de lèvre court, un palais creux, une sucette… Et ça fait mal, parfois très mal. Il existe bien entendu bien des petits trucs pour éviter tout ça, ou pour soigner les maux liés à l’allaitement, mais quand ça arrive, je peux vous assurer que les tétées n’ont plus trop grand chose de magique. On a mal, on peut avoir tendance à se crisper, bébé le ressent, bébé s’énerve. Bref, ça finit en général par passer, mais il faut pas mal serrer les dents avant.
Et puis, il y a ces jours… où bébé ne veut plus têter. Voilà, en grandissant, bébé devient intéressé par d’autres choses, et peut se distraire au bout de quelques minutes, ou même détourner son attention avant même la tétée. Dans ces cas, maman stresse. Bébé a-t-il tout ce qu’il lui faut ? Pourquoi bébé ne veut plus de moi ? Qu’est-ce que j’ai fait de travers ? Oui ça sent le vécu ? C’est normal, c’est déjà arrivé qu’on ait droit à des petites grèves de la tétée, et en ce moment, on est a nouveau en plein dedans. Merci les dents. On a beau mettre bébé au sein, la prise ne se fait pas. Et puis au bout d’un moment, il ou elle y revient naturellement. Surtout la nuit ici. Mais franchement, ça fait peur, ça agace, on se prend la tête. C’est à ce moment là, qu’il faut tenir bon et ne pas coller un biberon dans la bouche de bébé. Sinon, gare à la confusion et gare à bébé qui peut encore plus se braquer pour ne plus revenir au sein (bien que 12 mois soit trèèèès largement suffisant pour beaucoup). Ici, j’y ai beaucoup réfléchi. Mais vraiment beaucoup après une tentative de biberon, qui s’est soldée en prise à la seringue après m’être reprise. Et je suis venue à la conclusion de laisser faire, et que si bébé ne souhaite plus du sein, alors on donnera à boire autrement, et si elle veut têter à nouveau comme avant elle pourra. C’est elle qui décide, c’est fini pour moi de prendre ces périodes de grève comme des échecs à me faire pleurer. Même si au fond de moi, je garde quand même cette petite inquiétude.
A côté de ça, j’aime allaiter ma fille, parfois j’ai même droit à des moments rigolos pendant les tétées. C’est un peu nos moments à nous. Et malgré les réflexions, les pressions de toute part et surtout du corps pédiatriques (oui les diplômés en blouses blanches qui n’ont pas vraiment de formation en allaitement), les doutes, les angoisses, j’ai tenu 12 mois d’allaitement et j’en suis déjà fière. Surtout étant partie pour 3 mois au départ !
Photo par Ivette Ivens.
BRAVOOOOOOO <3
Merci 😀
Je lis cet article en l’allaitant ma fille. Il me donne beaucoup de force. J’en suis à 4 mois d’allaitement. J’aimerais tenir au moins 6 malgré la crèche et ses biberons, malgré la fatigue…
Certains jours sont moins faciles que d’autres mais j’adore ce lien rien qu’à nous. On est encore reliées organiquement, ,comme lorsqu’elle était dans mon ventre.
Oui malgré certains jours plus compliqué, c’est un lien magique. Merci pour ton commentaire, et tu verras, tu pourras arriver aux 6 mois avec confiance et amour 🙂
6 mois d’allaitement pour nous et pour le moment que du plaisir après un départ difficile (frein à la langue et crevasses)! Tu as essayé le collier d’allaitement? J’imagine que oui…moi je m’en suis acheté un en me disant que ça l’occupera un peu quand elle aura quelques mois de plus!
Oui j’ai un collier d’allaitement Kangaroo Care, hyper pratique, mais je l’oublie assez souvent et j’ai droit aux petites pinces et griffures haha. C’est super de continuer ! Bravo à vous pour les 6 mois !